Search

Marvel, DC... James Gray est dégoûté par la mode des super-héros - ÉcranLarge.com

Le réalisateur d’Ad Astra et de The Lost City of Z ne s’est pas fait prier pour critiquer ses collègues répondant à de simples commandes de studios.

Parmi les cinéastes américains les plus passionnants de ce début de siècle, James Gray a certainement une place de choix. De Little Odessa à The Lost City of Z, le réalisateur a su construire une filmographie aussi unique que sensible, bien loin des desiderata des studios. Avec son long-métrage Ad Astra, Gray s’est aventuré du côté de la science-fiction avec une liberté de ton et de création de plus en plus rare dans l’industrie, surtout aux vues du budget confortable qui lui a été alloué.

Pour autant, le metteur en scène a bien conscience d’être une anomalie dans le paysage hollywoodien, d’autant plus lorsqu’il compare son parcours à celui de bon nombre de ses collègues, sortis comme lui de la School of Cinematic Arts de Californie, l’une des écoles de cinéma les plus prestigieuses des États-Unis.

Interviewé par Les Cahiers du cinéma à l’occasion d’un hommage à Francis Ford Coppola, James Gray n’a pas hésité à dénoncer le manque de courage des réalisateurs actuels, asservis par les studios et le besoin d’alimenter leurs énormes franchises.

Photo James GrayCinquante nuances de Gray

 

“Moi, ma génération, je la regarde avec dégoût ! Tous les cinéastes que je connais et avec qui j’étais à l’école de cinéma pensent : 'Il faut que je fasse cette adaptation de BD ou autrement je ne travaillerai pas.' Bon, pour commencer, c’est une position de lâche ! Il faut prendre des risques ! Si tu veux juste gagner beaucoup d’argent ou ne pas prendre de risque, ne deviens pas cinéaste, fais plutôt carrière à Wall Street !”

S’il s’est bien évidemment privé de balancer les copains, difficile de ne pas penser, à la lecture de cette diatribe, à Matt Reeves. En effet, le réalisateur de The Batman est un bon ami de James Gray, et a d’ailleurs cosigné le scénario de l’excellent The Yards. Et quand bien même sa nouvelle adaptation du Chevalier Noir a des airs de projet de cœur aux choix osés, Reeves est un bon exemple d’auteur talentueux qui a su s’imposer dans l’industrie, y compris en transcendant des projets a priori peu engageants, tels que les reboots de La Planète des singes (qu’on adore à la rédaction).

Photo Robert Pattinson

Bruce Wayne en pèlerinage amazonien

 

De manière plus globale, James Gray a pointé du doigt la nouvelle hiérarchie implicite d’Hollywood, où de jeunes artistes se sentent obligés de passer par la case Marvel ou DC pour espérer mettre en place par la suite des projets plus personnels auprès des studios. Marvel l’a notamment fait à plusieurs reprises, et devrait continuer de le faire avec la Phase 4 du MCU, dans laquelle on retrouvera deux nouveaux espoirs du cinéma indépendant, Chloé Zhao (The Rider, Nomadland) sur Eternals et Destin Daniel Cretton (States of Grace, La Voie de la justice) sur Shang-Chi.

Néanmoins, James Gray n’a pas seulement voulu s’énerver sur l’état de l’industrie. Il a expliqué que si les audiences des Oscars n'ont cessé de décliner ces dernières années, c’est tout simplement parce que les films ne parviennent plus à marquer le public, qui s’est de facto désintéressé de la cérémonie. Cet état de fait l’a amené à proposer une solution pour soutenir la créativité cinématographique.

Photo Robert Pattinson

"Comment ça j'ai pas une gueule de film d'auteur ?"

 

“Si les studios étaient intelligents, ils produiraient chacun deux films par an dans lesquels ils investiraient 60 à 70 millions de dollars et qui ne seraient pas programmés pour gagner de l’argent. Deux films pour prendre des risques. Beaucoup seraient certainement mauvais, mais d’autres seraient très bons et, qu’ils gagnent de l’argent ou pas, ils permettraient que le cinéma reste le langage prééminent de la culture.”

En tout cas, James Gray va lui-même réagir en revenant à du drame intime avec l’attendu Armageddon Time, projet basé sur sa jeunesse parmi la classe ouvrière du Queens, qui devrait réunir un casting cinq étoiles : Cate Blanchett, Robert De NiroOscar Isaac et Anne Hathaway. En attendant, vous pouvez toujours retrouver notre critique d’Ad Astra.

Let's block ads! (Why?)

En savoir plus et une source d'actualités ( Marvel, DC... James Gray est dégoûté par la mode des super-héros - ÉcranLarge.com )
https://ift.tt/2MYt259
Divertissement

Bagikan Berita Ini

0 Response to "Marvel, DC... James Gray est dégoûté par la mode des super-héros - ÉcranLarge.com"

Post a Comment

Powered by Blogger.