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Les salles de cinéma démarrent très mal l'année 2022 - Le HuffPost

Elise HARDY via Getty Images

Seulement cinq films ont enregistré plus de 500.000 entrées sur le mois de mars 2022. (Photo d'illustration de la façade du cinéma le Gaumont Montparnasse, prise le 22 juin 2020, à Paris).

CINÉMA - Programmation alléchante, fin progressive des restrictions liées au Covid-19... Il y avait au départ de quoi être optimiste pour les cinémas français cette année. Et pourtant, alors qu’avril touche à sa fin, le bilan de ces premiers mois de 2022 n’est pas bon. La fréquentation, très fortement impactée depuis 2020, ne retrouve pas son lustre pré-pandémie. 

Au mois de mars, avec seulement 13,19 millions d’entrées, il a même s’agit du pire mois de mars depuis 1999 (hormis 2020, marqué par le confinement). D’après les estimations du CNC (Centre national du cinéma), l’affluence dans les salles obscures a ainsi chuté de 29,7% par rapport à 2019 à cette même période. Plus globalement sur l’année, les cinémas ont pour l’instant enregistré 37 millions d’entrées, soit 37,5 % de moins qu’en 2019.

Les comédies françaises en peine

Parmi les sorties très attendues, seules The Batman et Uncharted, respectivement portées par Robert Pattinson et Tom Holland, ont su tirer leur épingle du jeu depuis janvier (récoltant 3 et 2,5 millions d’entrées). Les films grand public comme Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon dieu?, Les Tûche 4, ou encore Notre-Dame Brûle sont eux loin de leurs standards habituels malgré des chiffres relativement acceptables. 

Le troisième opus des aventures de la famille Verneuil ne rassemble pas autant que les deux premiers, sortis en 2014 et 2019. Le film, sorti le 6 avril, a réuni près de 1,3 million de spectateurs en deux semaines d’exploitation, soit 2 millions de moins que ses prédécesseurs. 

Pour Les Tûche 4, le constat est le même. Le quatrième long-métrage de la saga comique, sorti en fin d’année 2021, a fait largement moins bien que les trois premiers. 2,4 millions de personnes se sont ainsi déplacées de décembre à février, alors que le troisième film en avait par exemple réuni un peu plus de 5,6 millions.  

Et en ce qui concerne Notre-Dame Brûle, “blockbuster national” réalisé par Jean-Jacques Annaud, les chiffres ne sont guère plus réjouissants. Sorti le 16 mars, il totalise actuellement près de 760.000 entrées, un score bien en-deçà des attentes. 

“Un basculement”

Comment expliquer ces premiers mois moribonds, alors que le pass sanitaire n’est plus actif, et que la peur du Covid semble s’éloigner? Joint par Le HuffPost, Jean-Marc Leveratto, professeur de sociologie de la culture à l’université de Lorraine, a bien une idée.

“Il y a eu un basculement”, constate-t-il. Il poursuit: “Aujourd’hui, le développement des plateformes de streaming représente une très forte concurrence pour les salles. L’équipement des foyers a beaucoup changé et les jeunes ont quasiment tous des abonnements”.

Il développe: “Les habitudes de visionnement ne sont plus les mêmes et la moyenne d’âge des cinémas se fait de plus en plus vieille”. À l’entendre, il ne fait donc aucun doute que les confinements successifs ont accéléré le phénomène. Le sociologue va même plus loin: “L’amélioration de l’offre sur Netflix, Amazon ou encore Disney+ entraîne inévitablement une augmentation de la demande”. 

Et à la question de savoir si la victoire aux Oscars de Coda, sorti sur Apple TV+, a en quelque sorte donné du crédit aux plateformes de streaming, l’auteur de Cinéphiles et cinéphilies: Une histoire de la qualité cinématographique est limpide: “C’est un tournant historique qui s’est produit. Il y aura un avant et un après”.

“L’augmentation du prix des places, un vrai obstacle”

Et le chercheur de pointer le retard de la France à ce propos: “On est en retard, très hésitants concernant [ces plateformes]. Notamment lorsqu’on voit qu’elles sont absentes des grandes cérémonies (César, Festival de Cannes, ndlr)”. 

Cependant, le spécialiste du septième art est formel. À lui seul, le facteur Netflix, Amazon, Disney+, Apple TV+, ne suffit pas à pleinement justifier la baisse de fréquentation des salles obscures. “L’augmentation du prix des places représente un vrai obstacle pour les populations les plus modestes”. Il faut dire que la crise du Covid a fait mal au porte-monnaie des Français, et qu’en moyenne, le coût d’un billet fluctue entre 8,50 et 14 euros en fonction de l’âge mais aussi des cinémas (le prix peut être plus bas en semaine). 

La preuve en est: Le Printemps du cinéma, événement lors duquel les prix sont de 4 euros la séance pour tous les films et dans toutes les salles, a attiré plus de 2 millions de personnes les 20, 21 et 22 mars. Soit une hausse de la fréquentation de 67,6 % par rapport aux trois mêmes jours de la semaine précédente, d’après les estimations du CNC.

“Il est important d’avoir en tête que l’échantillon, bien que parlant depuis janvier, est encore assez faible”, tient cependant à nuancer Jean-Marc Leveratto. Autrement dit, l’année est encore longue et les prochains mois pourraient peut-être inverser la tendance.

Mai et juin seront d’ailleurs plutôt chargés, avec entre autres les sorties de poids lourds comme Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Top Gun 2 et Jurassic World: Le Monde d’après. Le score plus que correct en avril des Animaux Fantastiques 3 (1,1 million d’entrées après une semaine d’exploitation) peut-il être porteur d’espoir?

À voir également sur Le HuffPost: Salles ou streaming, le cinéma du “monde d’après” sera-t-il vraiment différent?

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