Vedette du music-hall connu pour ses nombreux tubes comme Bleu, blanc, blond, le chanteur Marcel Amont est décédé, mercredi 8 mars, à l’âge de 93 ans, selon un communiqué de sa famille transmis à l’Agence France-Presse. L’artiste bondissant et show-man fantaisiste, aux 75 années de carrière, s’est éteint à son domicile, à Saint-Cloud, près de Paris, a précisé la même source.
Né Marcel Balthazar Miramon le 1er avril 1929 à Bordeaux, il était le fils unique de Modeste Miramon et Romélie Lamazou. Ses parents béarnais, « des immigrés de l’intérieur », avaient quitté la vallée d’Aspe pour devenir employé des chemins de fer et aide-soignante.
Sportif, boute-en-train, très populaire auprès de ses camarades, l’élève Miramon se met d’abord en tête d’être professeur de gymnastique ou comédien après son baccalauréat. Il choisit le théâtre. Inscrit au conservatoire d’art dramatique de Bordeaux, il enchaîne les petits rôles sur scène tout en se produisant avec un tour de chant dans les salles de la région.
Sa notoriété explose
Il raccourcit son patronyme, devient Amont pour « faire plus chic », et monte à Paris en 1951 où il décide de tenter sa chance. Il y écume les petites salles, croise Jacques Brel au cabaret de Patachou, rencontre Aznavour (« Entre nous deux, le courant passe immédiatement ») et Brassens (« Il m’appelait counifle, couillon, quoi. »). Avec ces trois artistes, il se lie d’une indéfectible amitié.
Il finit par se faire repérer en 1953 par Jean Nohain, qui le recrute dans sa troupe et le fait régulièrement intervenir dans son émission télévisée « 36 chandelles ». Mais en 1954, le chanteur tombe gravement malade et part se soigner dans un sanatorium. Il est remplacé par un débutant, Fernand Raynaud.
De retour, l’année 1956 le consacre vedette. Il passe à l’Alhambra, puis est engagé à l’Olympia en lever de rideau d’Edith Piaf. Durant ces cinq semaines, sa notoriété explose. Il enchaîne alors chaque jour dans trois lieux différents de la capitale. Il poursuit à Bobino, la grande salle de music-hall de la rive gauche. Devenu la révélation de l’année, il enregistre un disque en public, en compagnie de Juliette Gréco et de Serge Gainsbourg, couronné par le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros.
Le succès lui ouvre également les portes du cinéma, débutant en 1957, au côté de Brigitte Bardot, dans le rôle d’un reporter-photographe dans La Mariée était trop belle, de Pierre Gaspard-Huit. En 1961, Tout doux tout doucement est son premier grand tube. En 1962, Bleu blanc blond, puis Le Mexicain, chanson écrite par Charles Aznavour, sont d’immenses succès.
Claude Nougaro lui compose plusieurs titres, et Marcel Amont enregistre en 1962 un 45-tours en langue béarnaise, pour faire plaisir à ses parents. « Je suis un chanteur francophone, mais le béarnais est la langue qui parle à mon cœur. » Passionné d’aviation, il passe alors sa licence de pilote pour voler de ville en ville lors de ses tournées en France.
« Démodé dans mon propre pays »
Précurseur en France, il innove en 1965 sur la scène de l’Olympia en faisant évoluer autour de lui, pour la première fois, des danseuses. Dès 1970, il ajoute à son spectacle des cascadeurs et des écrans géants. Le 1er octobre 1967, sous la houlette du réalisateur Jean-Christophe Averty, il anime l’une des toutes premières émissions de télévision en couleur, « Amont Tour ». Il poursuit cette aventure télévisuelle avec l’émission « Toutankhamont » en 1974.
Au creux de la vague après l’échec en 1975 de sa comédie musicale Pourquoi tu chanterais pas, son ami de toujours, Georges Brassens, lui offre la chanson Le Chapeau de Mireille. C’est un succès. En cette fin des années 1970, il s’entoure alors de jeunes compositeurs comme Alain Souchon, Maxime Le Forestier, Julien Clerc, mais le succès n’est plus au rendez-vous. « Je me suis retrouvé démodé dans mon propre pays. Mais j’ai continué à chanter dans les arrière-salles de bistrots, les villages. Et à l’étranger où on me demandait toujours. »
Il tourne alors au Japon, en Union sovitique, en Europe, chantant en sept langues, dont le béarnais, à laquelle il consacre quelques disques. Marcel Amont se lance également dans l’écriture, avec la parution d’un premier ouvrage Une chanson, qu’y a-t-il à l’intérieur d’une chanson ? (Seuil, 1994).
Cette traversée du désert musicale s’achève en 2006 avec la parution d’un disque de jazz, Décalage horaire, parsemé de duos avec notamment Didier Lockwood et Agnès Jaoui. Un Succès critique. Il fait son retour à L’Olympia, près de cinquante ans après son premier passage, puis, entre 2008 et 2010, participe avec d’anciennes gloires de la chanson française à la tournée « Age tendre ».
Continuant l’écriture, il fait également paraître en 2018, à près de 90 ans, un nouvel album, Par-dessus l’épaule, où il reprend en duo ses succès avec certains de ses auteurs, dont Charles Aznavour, Alain Souchon, Francis Cabrel… Cet éternel hyperactif poursuit ses tournées, lui qui aime à dire : « Si je ne m’agite pas, je meurs. »
- Marcel Amont en quelques dates
1er avril 1929 Naissance à Bordeaux.
1956 Première partie d’Edith Piaf à l’Olympia.
1962 Chanson « Le Mexicain ».
1975 Chanson « Le Chapeau de Mireille ».
2018 Sortie du disque « Par-dessus l’épaule ».
8 mars 2023 Mort à 93 ans.
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