En dix ans à peine, le scénariste et réalisateur Thomas Lilti, 47 ans, s’est imposé en France comme le conteur du monde médical. Pas celui des laboratoires, des grands professeurs ou des diagnostics improbables sur des maladies rares, mais plutôt le chroniqueur d’une médecine intime et humble, pratiquée par des professionnels passionnés et un peu au bout du rouleau, pressurisés par une institution à la fois lointaine et trop exigeante. Après Hippocrate (2014), Médecin de campagne (2016), Première année (2018) et la série Hippocrate, créée pour Canal+ et dont la troisième saison est en tournage, le voilà qui abandonne les brancards pour les tables d’écolier.
Un métier sérieux, son quatrième long-métrage, est la chronique douce-amère d’une année dans la vie des professeurs d’un collège de la banlieue parisienne. On y retrouve, devant et derrière la caméra, une bande d’acteurs et de techniciens fidèles : les comédiens Vincent Lacoste, François Cluzet ou Louise Bourgoin, les producteurs Agnès Vallée et Emmanuel Barraux ou le chef décorateur Philippe van Herwijnen, tous présents depuis des années. D’autres, comme Adèle Exarchopoulos, qui joue une prof mère célibataire, sont de nouveaux venus. A l’écran, l’effet de groupe fonctionne à plein.
Benjamin (Vincent Lacoste), fraîchement diplômé, découvre la vie côté salle des profs, incarnant le questionnement originel de Thomas Lilti sur « ces gens adultes qui, au fond, n’ont jamais quitté l’école de leur vie : ils sont toujours dans une salle de classe, ils ont juste changé de place ». En face de lui, des élèves, dont l’un particulièrement difficile, mettent à l’épreuve ses a priori et sa pédagogie. En chef de file roué et un peu déprimé, Pierre (François Cluzet) est le doyen. Sandrine (Louise Bourgoin) ennuie ses élèves sans s’en rendre compte, Fouad (William Lebghil) est le prof d’anglais qu’on aurait tous rêvé avoir, Sofiane (Théo Navarro-Mussy, révélé dans Hippocrate, la série, qui confirme ici son talent à la fois viril et bonhomme), est le prof de sport sympathique…
Une vraie bande depuis dix ans
« Ça ne m’intéresse pas de raconter des gens infects ou désagréables », explique Thomas Lilti. C’est une vraie « bande » qu’il constitue autour de lui depuis une décennie : il persiste à réunir ces acteurs qui, à ses côtés et avec son alliage fidèle de producteurs, distributeurs et techniciens, font génération. « Le cinéma, c’est du collectif, et je pense qu’être au même moment de son expérience, de sa vie, de son rapport au monde, aide à partager des choses. Cela crée une émulation collective. »
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