Après l'affaire Depardieu, c'est maintenant le réalisateur Jacques Doillon qui est accusé par des actrices de viol, d'agression sexuelle et de harcèlement. Tout comme Benoît Jacquot, Luc Besson, NIcolas Bedos ou encore Aldellatif Kechiche.
C'est le dernier sur la liste. Son nom : Jacques Doillon. La liste, c'est celle des réalisateurs accusés par des actrices d'agression sexuelle, de harcèlement, voire carrément de viol. L'univers du cinéma, qui vivait jusque-là en vase clos et dans une omerta totale, voit son beau miroir se fissurer. C'est, comme le résume subtilement Le Parisien, "la fin du cinéma muet".
Après d'autres actrices avant elle, c'est Judith Godrèche qui a rouvert la nouvelle brèche dans le mur des dénonciations des violences sexuelles à l'abri des caméras. Elle a d'abord mis en cause Benoît Jacquot. Contre qui elle a déposé plainte pour "viols avec violence sur mineur de moins de 15 ans". Entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris.
"Tout d'un coup, il décide qu'il y a scène d'amour"
C'est ensuite Jacques Doillon d'être accusé par l'actrice d'avoir abusé d'elle, alors qu'elle avait 15 ans. Les faits se seraient déroulés "dans la maison de Jane Birkin", alors compagne du réalisateur. Une autre agression aurait eu lieu sur un tournage, en 1989. "Tout d'un coup, il décide qu'il y a scène d'amour, une scène de sexe entre lui et moi", explique l'actrice.
Quelques jours plus tard, début février, deux autres actrices décident elles aussi de sortir de l'ombre : Isild Le Besco et Anna Mouglalis. Elles accusent Jacques Doillon. "Lorsque j'ai refusé de coucher avec lui, il m'a retiré du projet et a donné le rôle à sa fille", raconte Isild Le Besco, qui travaillait alors avec le réalisateur sur la préparation du film Carrément à l'ouest, sorti en 2001.
Une multitude de scènes de sexe
Il y a quelques années, en 2019, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux avaient créé la stupeur en accusant le réalisateur Abdellatif Kechiche lors du tournage de La vie d'Adèle, Palme d'or du festival de Cannes en 2013. En cause : les conditions de tournage et la multitude de scènes de sexe. "Ça a duré dix jours", avait pesté Léa Seydoux.
Le film comprenait une scène de cunnilingus non simulée d'une durée de 13 longues minutes. Une personne de la production avait témoigné à Midi Libre le contexte. "Il (Abdellatif Kechiche, NDLR) voulait absolument arriver à avoir une scène de sexe non simulée, ce à quoi les acteurs n'étaient pas disposés". Mais "à force d'insister, il a réussi à obtenir ce qu'il voulait".
"En retour, elle se donne complètement"
Dans le magazine Les Inrocks, Benoît Jacquot expliquait, et assumait, en 2006 sa relation avec Judith Godrèche. "Je lui donne le film. Avec tout de même un pacte à la clé : si je lui donne le film, elle, en retour, se donne complètement". Il précise encore : "Ce qui est à entendre dans tous les sens qu'on voudra".
Le droit de "regard" du réalisateur sur son actrice, Adèle Haenel l'a dénoncé elle aussi. C'était en 2019, elle accusait le réalisateur Christophe Ruggia d'attouchements et de harcèlement sexuel, alors qu’elle avait entre 12 et 15 ans. Il y a quelques jours, le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle du réalisateur pour agressions sexuelles sur mineure.
Des formations seront organisées avant le tournage
Depuis ces polémiques, le cinéma français tente de réagir. Et de s'organiser. "La seule façon de faire plier des producteurs, c'est de les toucher au portefeuille", explique l'actrice Ariane Labed, qui a créé, avec d'autres, l'Association des acteur.ices (Ada), auprès de Franceinfo. "En travaillant plus à l'étranger qu'en France, je suis outrée par le retard pris par l'industrie du cinéma, qui vient notamment du fantasme de l'auteur tout-puissant" , ajoute-t-elle.
L'étau se resserre autour de Gérard Miller
Il était, sur les plateaux de télévision, celui qui lançait la charge contre les agresseurs sexuels dans les différents univers feutrés de notre société. La réalité l'a rattrapé. Sa propre réalité. Le psychanalyste Gérard Miller, 75 ans, est accusé depuis fin janvier, par 18 femmes, de viols et d'agressions sexuelles. Les faits seraient survenus entre 1993 et 2020. Plus d'une quarantaine de femmes ont même témoigné de ses agissements auprès du magazine Elle. Des récits édifiants, certaines agressions se seraient déroulées lors de séances d'hypnose, parfois à son domicile. Le psychanalyste dément les accusations. Il assure avoir eu le "consentement des femmes" qu'il a fréquentées.
Autre personnalité de l'univers médiatique à se retrouver sous les feux de l'actualité : Sébastien Cauet. Une cinquième plainte vient d'être déposée contre l'animateur radio, pour agression sexuelle et viol. Les faits remonteraient aux années1990. Comme pour les quatre autres plaintes, l'animateur de 51 ans clame son innocence.
Sous la houlette du CNC et de l'Afdas, l'organisme de formation du secteur, des formations en matière de prévention des violences sont désormais obligatoires. Les équipes de tournage seront ainsi formées avant même que celui-ci ne débute.
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