Cannes 2024 : «Horizon» de Kevin Costner, un peu à l'ouest - Libération

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Cannes 2024 : «Horizon» de Kevin Costner, un peu à l’ouest

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Malgré un sacré tempérament, le western démesuré du revenant Costner s’enlise dans un classicisme pesant.

publié aujourd'hui à 18h43

Où est le cinéma dans Horizon : une saga américaine ? On prédisait partout, on se mettait le doigt dans l’œil. Tramé de longue date par Kevin Costner qui envisageait initialement de le réaliser dans la foulée d’Open Range (2003), ce western à l’envergure démesurée (une pléthore de sous-intrigues déroulées aux quatre coins du territoire américain) va finalement s’étaler sur trois films de plus de trois heures chacun. Il a raconté avoir interrompu le tournage pour venir à Cannes. Pourtant Costner, qui y a été de ses économies personnelles pour donner corps à ce qui s’apparente, dans le contexte de l’Hollywood contemporain, à une lubie détraquée, coince sa débauche de paysages, de carnages et de décors plus vrais que nature dans un format 1.85 (large) riquiqui et un rigorisme narratif qui le font méchamment ressembler à une série télévisée.

C’est frustrant parce que le film, pour peu qu’on l’autorise à se désengoncer de sa musique kitsch et de son classicisme pesant, a un sacré tempérament. Dans la descendance de Fenimore Cooper, Costner conte la conquête de l’ouest comme une épopée noire, épidémie de violence contaminant tous les individus jusqu’aux enfants et aux autochtones, sans jamais contredire pourtant le rêve de ceux qu’il filme. Soit le rêve de son pays, qui prend dans le film la forme d’une affiche pour la colonie d’Horizon, avant-poste martyre en territoire apache où se concentrent toute l’obstination et la démence de ceux qui ont érigé les Etats-Unis su

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