Un député RN sortant affirme que la binationalité de Vallaud-Belkacem a posé un « problème de double loyauté »
Le député sortant (Rassemblement national, Loir-et-Cher) Roger Chudeau a estimé jeudi sur BFMTV qu’un membre du gouvernement ne pouvait pas être binational car cela posait un « problème de double loyauté », prenant l’exemple de l’ancienne ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem dont la nomination fut « une erreur ».
Interrogé sur les emplois que le Rassemblement national interdirait aux citoyens titulaires d’une double nationalité en cas d’accession au pouvoir, M. Chudeau a évoqué les emplois ministériels, en citant un « exemple précis » : « Najat Vallaud-Belkacem, franco-marocaine, qu’a-t-elle fait ? Elle a détruit le collège public et surtout elle a voulu instituer au CP des cours d’arabe », a-t-il lancé. Si Mme Vallaud-Belkacem a bien mené une réforme du collège parfois critiquée lors de son passage au ministère, elle n’a en revanche jamais voulu instituer des cours d’arabe au CP. Elle a au contraire initié une réforme du système d’enseignement de lague et culture d’origine (ELCO), dont le manque de contrôle pédagogique et les dérives « communautaristes » avaient été dénoncés par le Haut Conseil à l’intégration.
« Elle disait elle-même qu’elle était une sorte de passerelle, de pont, entre le Maroc et la France. Elle le revendiquait comme une qualité », a ajouté M. Chudeau, évoquant plus généralement « un problème de double loyauté à un moment donné ». La nomination de Mme Vallaud-Belkacem à l’éducation (2014-2017), « je pense que c’était une erreur, et pas une bonne chose pour la République », a insisté M. Chudeau, pour qui « les postes ministériels doivent être détenus par des franco-français, point final ».
Le RN, donné favori des élections législatives de dimanche, a fait part en début de semaine de son souhait d’« empêcher » les personnes avec une double nationalité d’occuper « des emplois extrêmement sensibles » dont la liste sera définie « par décret ».
Le patron du RN Jordan Bardella a pris l’exemple d’un patron de centrale nucléaire et le député Sébastien Chenu a évoqué des secteurs « notamment liés à la sécurité et à la défense ».
« Ce qui s’applique à un haut fonctionnaire doit s’appliquer évidemment à un ministre, c’est assez logique », a déclaré M. Chudeau. Le député a ensuite fait savoir sur X que sa position sur Mme Vallaud-Belkacem était « un avis strictement personnel, et n’engage nullement le RN ».
Cette sortie a suscité plusieurs réactions indignées, dont celle du député socialiste Boris Vallaud, époux de Mme Vallaud-Belkacem, qui a évoqué un « grossier mensonge. Grossier menteur ». « Elle est le meilleur de la République et vous en êtes la honte », a-t-il poursuivi.
Mme Vallaud-Belkacem a de son côté interpellé Emmanuel Macron sur la même plateforme : « Cautionnez-vous cela ? Sinon, vous savez ce qu’il vous reste à faire : vous engager, à chaque fois que vous arriverez troisième, à vous désister en faveur du candidat qui respecte les valeurs de la République. »
Quant à la patronne des députés écologistes Cyrielle Chatelain, elle a épinglé « toute la logique excluante et raciste du RN » qui « différencie les Français entre eux en fonction de leur origine, de leur lieu de naissance ». La présidente sortante de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a pour sa part estimé que « le vrai visage du RN est toujours là : un racisme décomplexé, un tri entre les Français ».
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