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Pierre Ménès, la défense de l'indécence / France / Médias / SOFOOT.com - SO FOOT

En coulisses, Cyril Hanouna devait jubiler tel un coq. C’est sur son plateau de Touche Pas À Mon Poste que Pierre Ménès a tenté de s’expliquer devant les images censurées - et donc diffusées durant l’émission - du documentaire « Je ne suis pas une salope » de Marie Portolano et Guillaume Priou. Une défense cent pour cent « Made in Canal + » qui avait pour but de sortir coûte que coûte le soldat Ménès du bourbier « MeToo » - « 2021 » - « Réseauxsociaux » dans lequel il serait empêtré presque malgré lui. Mais non, Pierre : si tu es aujourd’hui dans cette situation, c’est purement et simplement de ta faute.

Ménès : « Il faut prendre les gens comme ils sont... »


Le plan de sauvetage de la chaîne cryptée était pourtant parfait sur le papier : entre « l’honnêteté » de la diffusion de la séquence coupée du documentaire (où Pierre Ménès répond aux questions de Marie Portolano) et le témoignage de Francesca Antoniotti, victime en plein direct sur le plateau de « Touche pas à mon sport » d’une « blague » du chroniqueur, tous les ingrédients sont là pour que Pierrot Le Foot sorte en bon repenti des plateaux de C8. Mais dès le départ, tout vole en éclats. Le visage marqué, Antoniotti est accueillie par un « je suis heureux de te retrouver sur ce plateau. Ça fait très longtemps que je ne t’ai pas vue. Tu es formidable. Et j’ai plein de projets à te proposer » de l’animateur, pas vraiment le genre de formule ambiguë qu’on a envie d’entendre dans sa situation. La suite, c’est la chroniqueuse qui la déroule : « Je ne l’ai pas vécu comme une agression sexuelle... C’est la définition d’une agression sexuelle, mais je ne l’ai pas vécu comme ça » . Tout est bon, donc ? Pas vraiment, car Francesca tient quand même à ajouter ceci : « Je l’ai quand même vécu comme une humiliation. Parfois, dans ce métier-là, en tant que journaliste sportive, on se retrouve à être humilié. Et le fait qu’on soit une femme autorise certains à nous manquer de respect » .
Et sur sa relation avec Pierre Ménès ? Pile : « On a toujours été amis, j’ai un profond respect pour lui et c’est un journaliste que j’admire » . Face ? « C’est vrai que dans ce milieu-là, il y a des décideurs, il y a des gens qui comptent et on n’ose pas leur dire... Sur le coup, il y a plein de choses qu’on laisse passer car on a envie de bosser, on n’a pas envie de se disputer avec des gens qu’on respecte dans ce milieu-là et mine de rien, dans ce milieu du journalisme sportif, on n’a pas trop l’opportunité de dire ce qu’on pense » . Bingo ! Ça tombe bien, c’est le sujet du moment. Passons à la séquence coupée et à la défense de Pierre Ménès. Son image de journaliste misogyne ? Il « ne l’explique pas » . L’embrouille où il soulève la jupe de Marie Portolano sur le plateau du Canal Football Club pendant une coupure pub en 2016 ? Aïe, il ne s’en souvient plus. En plateau, il finira pourtant par donner la date exacte expliquant qu’il n’était alors « pas dans son état normal » . S’il le referait aujourd’hui ? « Bah ouais » . La raison ? « Il faut prendre les gens comme ils sont. J’ai été embauché car je suis un personnage (...) C’est mon côté un peu rebelle. » Pas la peine d’argumenter, tout le monde a compris.

Le problème, c'est qu'il y a d'autres Pierre Ménès


Les soi-disant excuses en plateau qui suivent, les remords cachés derrière sa maladie, le harcèlement dont ses proches font (injustement) l’objet, le changement d’époque où, il y a dix ans, visiblement, tout le monde se galochait sur les plateaux TV, ne feront que confirmer le constat que Pierre Ménès finira par dresser lui-même : ce qui lui arrive aujourd’hui, il le mérite finalement un peu. Sa position dominante de figure du paysage footballistique français ne lui offre pas le droit de se comporter comme une ordure à l’antenne, hors antenne, dans une sphère publique ou privée.

Le problème - l'autre problème -, c'est qu'il y a beaucoup de Pierre Ménès en France. Ils sont donc journalistes, mais aussi boulangers, commerciaux, PDG, professeurs, hommes politiques, artistes, chômeurs, médecins... Si le documentaire de Marie Portolano a visé si juste, c’est en partie pour deux raisons : d’une part, parce qu’elle donne la parole à des femmes, et seulement des femmes, qui parlent de leur vécu ; c'est aussi parce que ce que disent ces femmes courageuses, ces moments de souffrance, de solitude ou de gêne qu’elles expriment, résonnent dans le cœur et la tête d’une trop grande majorité silencieuse qui n’a pas de micro pour crier son dégoût ou parfois seulement à l’aide. La suite, c’est aux femmes et aux hommes de l’écrire. Ensemble.

Par Andrea Chazy

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