Depuis le 12 juillet, « Les Traîtres » a fait son retour, les mercredis soir, sur M6. Et le moins qu'on puisse dire, c’est que cette seconde saison a été éprouvante pour les dix-huit candidats.
Quelques mois après ce tournage difficile, Charlotte de Turckheim évoque cette expérience en toute franchise. Depuis ses vacances dans le sud de la France, la comédienne emploie des mots aussi durs que « traumatisme », « soumission » et « emprise », qui contrastent avec les cigales et appels du pied de son petit-fils qui attend sa partie de ping-pong en fond sonore.
Pourquoi avoir accepté de participer à l’émission ?
Charlotte de Turckheim. J’avais envie cette année de vivre des choses inhabituelles. Après le Covid, je voulais tester plein d’expériences que je n’avais jamais faites, comme accepter de faire cette aventure. Aussi, j’ai beaucoup joué avec ma famille au jeu de société des Loups-Garous de Thiercelieux. Comme je trouve que « Les Traîtres » s’en inspire, ça m’a donné envie de le faire.
Il y avait les soumis et les fachos
Charlotte de Turckheim
Dans ce programme, chaque participant doit cacher aux autres candidats son rôle : traître ou loyal. Pensez-vous avoir été bonne à ce jeu ?
Je me suis trouvée excellente ! Durant mon aventure, j’ai à peine menti. Il faut dire qu’au début, je ne faisais rien. J’observais mes camarades se déchirer entre eux et perdre une part de dignité. Mais quand la situation a commencé à être trop violente pour moi, j’ai fait parler mes émotions. J’avoue que là, j’ai été un peu désagréable, notamment avec Vincent [Cespedes, autre participant de l’émission, NDLR]. Je l’ai envoyé balader.
« Les Traîtres » est un jeu qui allie stratégie et manipulation, quelle était donc l’ambiance sur place ?
Il y avait les soumis et les fachos. L’emprise et la soumission m’ont beaucoup traumatisée. À un moment, j’ai même pleuré, comme je ne l’avais jamais fait devant une caméra. En dix jours, tous les comportements humains se sont transformés. D’un seul coup, ils ont confondu la réalité et le jeu. Moi qui étais le plus gentil des traîtres de toute l’histoire, j’étais avec des loyaux traîtres absolus. Ils étaient prêts à se juger dans la réalité, à se dire des choses indicibles. Dans l’aventure, l’ego prend aussi une place hallucinante, notamment celui des mâles dominants, tellement prétentieux. Les gens ont un ego surdimensionné. Résultat : ils étaient prêts à s’entretuer psychologiquement pour ne pas perdre. Alors que l’on s’en fout, ce n’est qu’un jeu.
Ce jeu vire au psychodrame parce que les gens n’ont pas envie de perdre
Charlotte de Turckheim
Et vous dans tout cela, comment avez-vous vécu le tournage ?
Je m’attendais à une expérience rigolote et c’est vrai que les premiers jours, j’ai trouvé cela amusant. Mais après, j’ai trouvé le jeu tellement violent (elle lâche un waouh surpris). Je n’imaginais pas ça. J’ai été un peu naïve et idiote. En fait, ce jeu vire au psychodrame parce que les gens n’ont pas envie de perdre. La production n’a d’ailleurs pas tout montré. Elle a vachement édulcoré les épisodes, en coupant les choses qui n’étaient pas montrables. D’un autre côté, je reconnais que j’ai trouvé l’expérience intéressante sur le plan sociologique. J’avais oublié que l’être humain pouvait être comme ça.
Comment cela ?
C’était révélateur de la nature humaine dans ce qu’elle a de pire. Avant de participer, je bossais sur la récupération des eaux et plantais des arbres fruitiers dans ma maison d’hôtes [située à Eygalières, au cœur des Alpilles en Provence, qu'elle tient avec son époux, NDLR]. Et sur place, je suis tombée sur des gens qui ne pensaient qu’à être riches, célèbres, puissants, à avoir du pouvoir sur les autres et les humilier. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été avec des gens – certains, pas tous - aussi moches. Je suis ressortie un peu traumatisée. C’est pour cela que j’ai du mal à regarder les épisodes, ça me rappelle de mauvais souvenirs.
Avec la psychologue, on a échangé sur la cruauté humaine
Charlotte de Turckheim
Consciente justement des conséquences que peut avoir le jeu sur le mental de ses candidats, la production a mis une psychologue à leur disposition. Avez-vous fait appel à elle ?
Elle m’a appelée avant le début du jeu. À ce moment-là, je profitais d’un merveilleux voyage en Inde avec mon mari [Zaman Hachemi, NDLR]. Je me souviens de l’avoir gentiment envoyé balader en lui disant "Attendez, je suis en vacances et je suis grande à mon âge. Je ne suis pas sûre d’avoir besoin d’un psychologue pour faire un jeu". Mais quand elle est venue sur le tournage, j’ai demandé à la voir immédiatement. On a marché pendant deux heures et demi dans la ville et échangé ensemble sur la cruauté humaine.
Comment avez-vous vécu le retour à la réalité, à la fin de l’aventure ?
Cette émission m’a remuée pendant une bonne semaine. Ma famille a d’ailleurs été mon psychologue. J’en ai également parlé avec Gennifer [Demey, également participante de l’émission, NDLR], car elle aussi a été déstabilisée par l’expérience.
N’y a-t-il tout de même pas une chose qui vous a marqué positivement ?
Sans hésitation, les lieux et les décors. Le château de Val [situé à Lanobre dans le Cantal, NDLR] est hallucinant. Cette région [l’Auvergne-Rhône-Alpes, NDLR] est d’une telle beauté ! J’ai aussi été très heureuse d’avoir rencontré Laura Flessel, que je trouve merveilleuse, Gennifer et Jean Lassalle qui étaient très sympas (Opinion qu'elle nuance depuis que pèsent sur l'homme politique des accusations de viol d'agressions sexuelles NDR )
« Les Traîtres » saison 2 : tous les mercredis à 21 h 10 sur M6. La finale sera diffusée le 9 août.
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