Depuis le 19 juillet, date de sortie des deux blockbusters de l’été, le mot-dièse fait florès. L’affrontement en salles des films de Greta Gerwig et de Christopher Nolan inspire les designers de la Toile. Pour le meilleur comme le pire.
Publié le 03 août 2023 à 16h31
Être plutôt Barbie ou team Oppenheimer, la question n’est plus là. Depuis la sortie le même jour de ces deux mastodontes du box-office, l’univers noir du physicien Robert Oppenheimer et le monde kitscho-rose de Barbieland fusionnent dans le cerveau en ébullition des internautes les plus créatifs. Ou quand une stratégie marketing accouche d’un phénomène culturel.
Montages graphiques, mèmes innombrables, visuels inspirés, bandes-annonces conçues grâce à des intelligences artificielles mixant les images des deux longs métrages, affiches, tee-shirts, badges, etc. : autant d’illustrations inventives d’une pop culture en roue libre, auto-engendrant à l’infini les représentations d’un phénomène créé par elle.
Qu’elles soient motivées par un opportunisme commercial susceptible de rapporter gros ou par le seul plaisir de la création visuelle, ces images ont envahi X (ex-Twitter), Instagram, TikTok ou YouTube comme une soudaine floraison rose et noire.
Badge I survived Barbenheimer représentant le champignon atomique aux couleurs acidulées de la poupée de Mattel ou poster montrant Margot Robbie (Barbie) perchée en amazone sur l’épaule de Cillian Murphy (Robert Oppenheimer) sur fond de paysage irradié, certaines ne laissent pas indifférents… D’un goût douteux, elles font souvent le plein de commentaires outrés.
À quelques jours des commémorations du 78e anniversaire des bombardements des 6 et 9 août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki, les Japonais goûtent assez peu l’humour du phénomène. Face au tollé dans l’archipel, où les producteurs de Barbie sont accusés d’alimenter la mise sur le même plan des aventures de Barbie et du biopic sur l’inventeur de la première bombe atomique, la filiale nippone de la Warner a dû demander à la maison mère américaine de réagir.
De fait, si l’inventivité visuelle de tous ces dérivés Barbenheimer est indéniable, jouissive même, on est parfois un peu interdits devant la (con) fusion très graphique de deux films aux antipodes sur la forme comme sur le fond. Récit purement fictif pour l’un, historique pour l’autre, Barbie et Oppenheimer ont surtout en commun d’avoir réussi en un temps record à truster le box-office mondial. Et à doper la fréquentation des cinémas. En France, Barbie est en passe d’atteindre les trois millions d’entrées, Oppenheimer le suit avec plus de deux millions de spectateurs.
Demeure une question. Pour combien de temps encore le sourire immaculé de Margot Robbie et le chapeau sombre de Cillian Murphy vont-ils se partager les affiches ? En attendant l’arrivée de la longue traîne du merchandising Barbie et de la cascade de sequels, prequels et autres déclinaisons sur le même thème d’ores et déjà prévues par Mattel, on se dit que si le mot-dièse du moment est Barbenheimer et non pas Oppenharbie, c’est qu’il y a une raison. À la fin, Barbara pourrait bien finir par engloutir Robert.
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