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Le cinéma de Jocelyne Saab, une certaine poésie du désastre - Le Monde

« Les Enfants de la guerre » (1976), de Jocelyne Saab.

Les images lancinantes de la reporter de guerre et cinéaste libanaise Jocelyne Saab (1948-2019) sont à découvrir jusqu’au 10 décembre, à Paris et en région parisienne, dans le cadre d’une rétrospective organisée à l’initiative de l’Association Jocelyne Saab. Née en 1948, à Beyrouth, la jeune femme brune, dont la silhouette adolescente apparaît dans le poétique Beyrouth, ma ville (1982), a couvert la guerre du Liban (1975-1990), cherchant la poésie au milieu des ruines, guettant la présence humaine et notamment celle des enfants, dont elle filme les jeux violents, dans un quartier dévasté, dans le stupéfiant Les Enfants de la guerre (1976).

Certains de ses films ont été diffusés à la télévision française, d’autres en ont été écartés. Au lendemain de la guerre du Liban, en 1993, Jocelyne Saab se lança dans un projet de reconstitution d’une cinémathèque libanaise, à Beyrouth, vaste travail d’archivage et de restauration d’œuvres, qui conduisit à des cycles de projections, à l’Institut du monde arabe, à Paris, aux Journées cinématographiques de Carthage, en Tunisie, etc. Jocelyne Saab documenta également les lendemains de la révolution iranienne de 1979, avec Iran, l’utopie en marche (1980).

Personnages féminins audacieux

La reporter démarra une carrière de cinéaste dans les années 1980, avec un premier long-métrage solaire, moins mièvre que ne le laisse paraître le titre, sur le désir de vivre d’une adolescente ayant grandi dans les ruines, Une vie suspendue (L’adolescente, sucre d’amour), avec Jacques Weber, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes, en 1985 – le film sera programmé le 5 décembre au Grand Action (Paris 5ᵉ). Elle signera en 2005 un deuxième « long », Dunia, abordant la question du plaisir – le 4 à L’Archipel (Paris 10ᵉ).

« Les Femmes palestiniennes » (1973), de Jocelyne Saab.

Les personnages féminins de Jocelyne Saab sont audacieux, déterminés, y compris dans le documentaire intitulé Les Femmes palestiniennes (1973), donnant la parole aux combattantes. La réalisatrice avait également filmé des danseuses orientales dans Les Almées (1989) : le 2 décembre, l’association de cinéma expérimental Braquage propose un atelier de montage en 16 millimètres à partir de chutes non utilisées par la cinéaste – à l’espace En cours, Paris 20ᵉ.

Une série de films, plutôt courts, consacrés aux guerres israélo-arabes, résonnent avec l’actualité, éclairant par bribes la tragédie, capturant des instants surréels. Cinq d’entre eux seront diffusés le 7 décembre au Césure, situé dans l’ancien campus de la Sorbonne-Nouvelle Censier (Paris 5e), lors d’une soirée intitulée « Jocelyne Saab et la résistance palestinienne ».

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