Reportage
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Tout est toujours affaire de couleur. L’histoire raconte par exemple que lors de la deuxième apparition publique, en 1855, de la Liberté guidant le peuple, à l’occasion de l’Exposition universelle de 1855 au palais de l’Industrie tout juste construit le long des Champs-Elysées (remplacé depuis par le Petit et le Grand Palais), on avait vivement conseillé à Eugène Delacroix d’atténuer le rouge trop vif du bonnet phrygien coiffant son héroïne. Quelques années plus tôt, le coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte avait à nouveau fait basculer l’histoire de France et l’Empire rempilait pour un second mandat : mieux valait faire profil bas.
Un siècle et demi plus tard, c’est une autre couleur qui refait surface au centre du tableau, offrant un contrepoint chromatique à la palette ternaire et révolutionnaire du peintre : le jaune. Dans le tableau de Delacroix, cette couleur dépréciée, détrônée par l’or, associée au mensonge et à la traîtrise comme le rappelait l’historien des couleurs Michel Pastoureau dans Libé au moment d’un autre soulèvement populaire mort dans l’œuf (celui des gilets jaunes), est une petite trahison aux marqueurs républicains, au bleu-blanc-rouge que le peintre dissimule discrètement un peu partout sur la toile. Preuve s’il en fallait que le tableau est moins univoque qu’il n’y paraît, et
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Divertissement
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