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« C'est une honte » : la communauté scientifique s'insurge après la sortie du film « Sous la Seine » sur Netflix - Le Parisien

« C’est une honte. Je suis tombé de l’armoire en voyant la bande-annonce », s’emporte Nicolas Ziani. « Sous la Seine », la dernière « méga » production de Netflix est en ligne depuis 9 heures, ce matin et suscite nombre de commentaires sur les réseaux sociaux. Il faut dire que le pitch de ce blockbuster à la française avec Bérénice Bejo en appât, propose un scénario pour le moins original. Paris terrorisée par un gang de requins blancs, en plein milieu d’une épreuve de triathlon en eau vive rappelant terriblement une épreuve des JO à venir…

Pour le fondateur du Groupe Phocéen d’Étude des Requins, le postulat de ce film d’action spectaculaire, étrillé par le Parisien n’est rien moins qu’un scandale. « C’est de l’apocalypse cognitive. C’est quasiment de la fake news. On importe une problématique qui n’a jamais existé dans l’Hexagone », s’insurge le scientifique à l’égard de ce requin meurtrier. Le dernier « En eaux troubles » mettant en scène Jason Statham est presque plus cohérent », réagit Nicolas Ziani, spécialisé en ichtyologie marine, furieux. Les dents de l’amer en quelque sorte.

« Il existe bien sûr des espèces euryhalines, comme les requins gris qui se sont adaptés à de l’eau saumâtre, pas tout à fait de l’eau douce, comme dans le Gange », nous confirme le spécialiste. On appelle « euryhalines » les espèces qui supportent des variations de salinité et de température. Le requin bouledogue bien connu des Réunionnais peut lui aussi naviguer entre eau salée et eau « douce » et peut parfois attaquer l’homme, qu’il confond souvent avec des tortues ou des veaux de mer. Mais cela reste une exception au genre.

« Il ne survivrait pas deux jours dans les eaux de la Seine »

« Mais le grand requin blanc est une espèce extrasensible, il ne survivrait pas deux jours dans les eaux de la Seine même sans pollution. Cela n’a rien à voir avec l’exemple récent du Béluga », s’émeut encore Nicolas Ziani. « Ce film donne une image de catastrophisme qui est de l’ordre de la démence. Il n’a aucune crédibilité scientifique même s’il entoure son sujet d’un vague message écologique presque de l’ordre de la propagande », s’inquiète cet amoureux transi des squales.

Le scientifique note que le grand requin blanc est en danger d’éradication, et en particulier sa déclinaison « hexagonale », aperçu que trop rarement sur nos côtes. Le dernier exemple date de l’été 2022 près de l’embouchure du Rhône d’ailleurs et pas de la Seine.

VidéoIls tombent nez à nez avec un requin blanc de 5 mètres au large de la Camargue

Le film de Xavier Gens véhicule un message alarmant scientifiquement comme le soulignent d’autres spécialistes auprès de nos collègues de Numerama. « Le danger du requin est très surestimé, précise Typhaine Coste, médiatrice scientifique à l’Aquarium de Paris. Par exemple, en 2023, 69 attaques de requins ont été recensées et seulement 10 ont été mortelles et, tout ça, dans le monde entier ». De quoi relativiser le danger en effet. Même son de cloche pour Nicolas Ziani. « Dans le biotope hexagonal, il existe 75 espèces de requin qui ne représentent aucun danger pour l’homme », assure-t-il encore.

Ce dernier ironise même sur un budget colossal de 20 millions d’euros qui aurait pu servir la cause des requins au lieu de la desservir. « La recherche pour mieux connaître nos requins hexagonaux est à l’agonie pendant ce temps-là », conclut-il, la dent dure.

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