Attaques racistes contre Aya Nakamura : l'enquête progresse avec plusieurs gardes à vue - Libération

Justice

Attaques racistes contre Aya Nakamura : l’enquête progresse avec plusieurs gardes à vue

Six personnes ont été placées en garde à vue mardi puis relâchées dans l’enquête sur les attaques racistes visant Aya Nakamura, après des rumeurs sur sa possible participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, a indiqué ce vendredi le parquet de Paris.

publié le 5 juillet 2024 à 22h13

Le racisme et la haine en ligne sont dans le viseur des enquêteurs. Dans le cadre des investigations autour des attaques racistes qui ont visé la chanteuse Aya Nakamura, six personnes ont été placées en garde à vue mardi 2 juillet, avant d’être finalement relâchées. «Six personnes ont été identifiées par l’OCLCH (un office central de la gendarmerie, ndlr) dans le cadre de l’enquête pour provocation à la haine en ligne» au Pôle national de lutte contre la haine en ligne, a indiqué le ministère public, qui précise que la police va exploiter «le matériel saisi en perquisition».

Tout a commencé fin février avec l’annonce par l’hebdomadaire L’Express de la possible participation de l’interprète de Djadja à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. S’en est suivi un déferlement de commentaires racistes visant la chanteuse de 29 ans. Après un signalement fait le 13 mars par la Licra dénonçant ces nombreuses publications racistes, le parquet de Paris a décidé le 15 mars d’ouvrir une enquête. Depuis Je ne regrette rien (1961), plus aucune artiste française n’avait été numéro 1 des ventes en dehors de l’Hexagone. Cruelle disette. Or, dans l’article de L’Express, il était question que la star franco-malienne interprète des chansons d’Édith Piaf. De quoi déclencher l’ire des racistes. Entre autres florilèges de publications nauséabondes, le collectif identitaire Les Natifs avait diffusé sur les réseaux sociaux une banderole sur laquelle il était écrit : «Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako».

«Je suis bien [placée] pour comprendre et savoir la place du racisme dans notre pays»,

Chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, l’artiste avait réagi aux messages de haine : «Vous pouvez être raciste mais pas sourd… C’est sa qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d’état numéro 1 en débats ect mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal» (sic).

Je suis bien placer pour comprendre et savoir la place du racisme dans notre pays.

C’est les memes qui ont le seum quand on brille car on a pas finis de briller.

Et oui je suis discrete sur ces sujets, desfois on se sent pas pertinents et assez légitime pour parler et dire les…

— Aya Nakamura (@AyaNakamuraa) July 2, 2024

Mardi 2 juillet, emboîtant ainsi le pas à d’autres personnalités, dont nombre de sportifs de haut niveau, Aya Nakamura a pris position contre le Rassemblement national sur les réseaux sociaux, appelant à «tous aller voter, et contre le seul extrême à condamner» pour le second tour dimanche des élections législatives. «Je suis bien [placée] pour comprendre et savoir la place du racisme dans notre pays», a-t-elle témoigné sur X (ex-Twitter). Avant d’ajouter : «Je [comprends] que ma position d’artiste nécessite que je prenne la parole, car c’est un moment important pour nous toutes et tous», tout en rappelant qu’il n’y a, à ses yeux, qu’un «seul extrême». Sacrée artiste féminine aux dernières Victoires de la musique, celle qui a grandi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a sorti l’an passé son quatrième disque, intitulé «DNK».

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