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Mort de l’actrice Shannen Doherty, Brenda dans «Beverly Hills» et Prue dans «Charmed» - Libération

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Mort de l’actrice Shannen Doherty, Brenda dans «Beverly Hills» et Prue dans «Charmed»

La comédienne, connue pour ses rôles dans les populaires séries des années 1990 et du début des années 2000, est morte samedi 13 juillet à 53 ans. Elle avait été diagnostiquée d’un cancer du sein en 2015.
publié aujourd'hui à 14h57

Si la postérité devait établir une trilogie capillaire féminine dans les séries TV du mitan des années 90, elle se resserrerait sûrement sur Sarah Michelle Gellar (Buffy), Shannen Doherty et Gillian Anderson (X-Files) selon, respectivement, les teintes blonde, brune et rutilant. Trois déclinaisons de personnages badass avec pour Doherty le statut plus compliqué et ingrat de la «garce» dans Beverly Hills puis dans Charmed. Une étiquette qui lui collera jusqu’au bout hors et sur les tournages. «Je ne dis pas ne pas avoir eu de moments de méchanceté, parce que tout le monde en a, mais ce n’est jamais sans raison», déclarait-elle au sommet de sa popularité au magazine People en 1993. «J’ai toujours été une gamine obstinée. Je sais que cela énerve certaines personnes, mais est-ce que cela n’en vaut pas la peine ?»

Née à Memphis en 1971, Shannen Doherty entre tôt, à 11 ans, dans nos petites lucarnes, pourtant innocente avec ses couettes et une petite robe à fleurs : l’ultime saison de la Petite Maison dans la prairie (1982-1983). Elle joue une orpheline qui, dans la grande tradition de l’édifiante série, trouve une famille d’adoption en un épisode chrono. Le rôle déterminant sera celui de Heather Duke, timide lycéenne muant peste, dans la teen comedy noire et culte Fatal Games (1989). Le ticket pour Beverly Hills en 1990 où, en ado débarquant avec sa famille dans la clinquante Californie depuis le rustique Minnesota, elle devient l’un des centres d’un phénomène mondial investissant le cœur des spectateurs.

Bad girl et icône féministe

Brenda, Brandon, Kelly ou Dylan ne sont plus seulement des personnages ou les mots-clés d’évasions ensoleillées et de passions triangulaires aussi fameuses qu’Antoine, César et Cléopâtre ou Charles, Diane et Camilla. Car «Et tu, Kelly», aurait pu s’écrier Brenda en voyant sa meilleure copine embrasser celui qui lui a ravi sa virginité (une défloraison qui, selon le créateur de la série Darren Star, horrifia les cadres de la chaîne Fox parce que «Brenda en était heureuse et que cela n’avait pas de graves conséquences»). En 1995, on dénombrait en France 641 bébés baptisés Brenda, preuve que les jeunes parents hexagonaux qui mûrirent avec elle ne tenaient pas rigueur du destin bizarre que lui offrirent les scénaristes.

Puis «Brenda sympa» s’endurcit, devient bad girl, comme pour payer ses comportements de diva en retard sur le plateau et son inimitié avec sa partenaire Jennie Garth (Kelly), faisant le miel des tabloïds. Une haine irrationnelle naît même avec la création aux Etats-Unis d’un fanzine intitulé «I hate Brenda», tiré à 25 000 exemplaires (leurs auteurs Darby Romeo et Kerin Morataya sortiront même un disque, Hating Brenda, qui lui sera un flop). Dans la revue Soap en 2015, l’autrice Linda Belhadj voyait en Brenda Walsh une icône féministe : «Ceux qui lui reprochent son franc-parler irritant ne semblent pas se souvenir dans quels contextes elle y a recours. Certes, Brenda a des réactions vives et parfois radicales, mais ne sont-elles pas justifiées et même courageuses puisqu’elles servent à affirmer des idées d’émancipation et de liberté pour la femme ?»

Bouc émissaire

Brenda, parlant de la pilule, encourageant les victimes de violences sexuelles à parler ou prenant des cours d’autodéfense, était peut-être incomprise. Ou le jeune bouc émissaire féminin dont l’Amérique semble avoir besoin à chaque génération, que ce soient Janet (Jackson), Lindsay (Lohan) ou Britney (Spears). Signe de réévaluation : en 2009, un top 20 des meilleures «garces» télé par Entertainement Weekly la voyait 18e, très loin derrière Nellie Olson de la Petite Maison… et d’Amanda dans Melrose Place.

Quittant Beverly Hills en 1994 en raison de la mauvaise ambiance, elle retrouvera un autre personnage d’envergure en 1998, celui de la sorcière – les langues perfides diront que c’était écrit pour elle – Prue Halliwell dans la série Charmed. Pour en partir après la saison 3, après des tensions – encore – avec sa partenaire Alyssa Milano. Sa carrière subséquente n’atteindra plus les mêmes sommets, entre émissions de télé-réalité pour redorer son blason (Dancing with the Stars en 2010, un road trip télé avec son ex-sœur de télé dans Charmed, Holly Marie Combs, en 2014) et la case inévitable de la nostalgie (90210, une suite du Beverly Hills originel en 2008, où elle reprenait le rôle de Brenda). En 2015, elle révélait être atteinte d’un cancer du sein qui, après rémission et retour, atteignit son stade terminal l’an dernier. Shannen Doherty est morte le 13 juillet à 53 ans.

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