Le réalisateur français Jean-Jacques Beineix est mort ce vendredi des suites d'une longue maladie, a annoncé sa famille. Il avait 75 ans. Il avait signé des films marquants des années 80 : Diva, qui lui avait valu un César, La Lune dans le caniveau ou l'adaptation du roman de Philippe Djian , 37°2 le matin. Il a offert son premier rôle à Béatrice Dalle, fait tourner Yves Montand, Gérard Depardieu ou Richard Bohringer.
Après avoir travaillé auprès de René Clément, Claude Berri et Claude Zidi, Jean-Jacques Beineix rencontre le succès dès son premier long-métrage, en 1980 : Diva. C'est un thriller à l'esthétique très léchée, faite de lumière bleue, de scènes obscures et d'éléments de décoration surprenants, comme une voiture américaine rose au milieu d'un loft, ce qui en fait un film emblématique du look des années 1980.
Dans Diva, la musique tient une grande place. Les cinéphiles se souviennent avec émotion de l'air de La Wally, interprété par la chanteuse lyrique Wilhelmenia Wiggins Fernandez. Elle joue cette diva qui n'a jamais consenti à faire enregistrer sa voix et se fait voler un enregistrement. Pour ce film, Beineix reçoit le César de la meilleure première oeuvre.
Ce premier film est aussi un succès commercial mais Beineix se voit aussi reprocher par certains critiques son esthétique "clip" ou "publicitaire". C'est encore plus le cas pour son film suivant, La Lune dans le caniveau, avec Gérard Depardieu, Nastassjia Kinski et Victoria Abril, mal reçu au festival de Cannes et échec en salles.
Avec Beineix, le premier rôle de Béatrice Dalle, le dernier d'Yves Montand
Le plus grand succès de Jean-Jacques Beineix demeure 37°2 le matin, adaptation du célèbre roman de Philippe Djian, en 1986. Il met en scène Jean-Hugues Anglade, Gérard Darmon et Clémentine Célarié, mais révèle surtout une jeune comédienne : Béatrice Dalle, dans le rôle de Betty.
Cette histoire d'amour et de folie rencontre un succès public et international. Le film dépasse les 3,6 millions de téléspectateurs. 37°2 le matin est nominé huit fois aux César mais ne reçoit que le prix de la meilleure affiche.
Très attendu, le film suivant, Roselyne et les lions est un échec. Jean-Jacques Beineix fait ensuite tourner Yves Montand dans IP5, l'histoire d'un voyage initiatique entre deux adolescents de banlieue et un ermite promeneur mystérieux. Ce sera le dernier film du comédien, âgé de 70 ans, qui meurt d'un infarctus avant la fin du tournage, le 9 novembre 1991. Pour terminer le film, une doublure de la même taille est engagée et filmée de dos. IP5 est considéré par certains comme le "film testament" d'Yves Montand.
Son dernier film de cinéma, Mortel Transfert, en 2001, est un échec critique et commercial complet. Jean-Jacques Beineix ne réalisera plus que des documentaires.
Jean-Jacques Beineix a aussi produit des films, réalisé une mise en scène pour le théâtre, Kiki de Montparnasse, en 2015. Il a publié son autobiographie en 2006, intitulée Les Chantiers de la gloire.
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