Olivia Colman pour le film "Empire of Light" de Sam Mendes - France Inter

Elle a autant brillé dans la série “The Office” ou dans “The Crown”, où elle a incarné la reine Elisabeth II le temps de deux saisons, mais c'est pour son premier rôle dans le film "La Favorite" qu'elle s'est vue oscarisée en 2019. Série, théâtre, cinéma, ça fait un peu plus de 10 ans qu’Olivia Colman s’impose dans tous les registres de la fiction mondiale, y compris dans celui des super-héros.

Demain, Olivia Colman tient le premier rôle du film "Empire of Light". Une expérience particulière puisqu’elle interprète la mère de celui qui l’a dirigée pour ce film : le réalisateur Sam Mendès.

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Empire of light est le nom du cinéma où se jouent beaucoup des scènes clefs du film. Une façon pour Sam Mendès de célébrer cette expérience unique, qui consiste à être plongé dans le noir entouré d’inconnus qui regardent dans la même direction, qui s'émeuvent aux mêmes moments.

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L'épiphanie de la comédie

« Mes parents pensaient que j’étais dingue de vouloir être comédienne. Ma mère était infirmière et mon père expert immobilier. Quand j’ai dit que je voulais devenir actrice, ils étaient très inquiets. Ils auraient préféré vraiment que je sois secrétaire ou infirmière. Quand j’ai découvert ce que c’était que de jouer la comédie, je ne pouvais pas penser à autre chose pour moi. Il fallait que je fasse ça. »

Sans liens privilégiés avec l'univers du cinéma, Olivia Colman ne s'est pas tout de suite lancée dans des études théâtrales au Conservatoire : « J’ai suivi une formation de secrétaire, je faisais des missions dans des bureaux. Et pendant longtemps, aussi, j’ai été femme de ménage. C’est aussi un travail intéressant. C’est une façon très efficace d’étudier, de voir les gens. Je ne demandais jamais de l’aide : je ne voulais pas que ma famille me soutienne, je voulais être indépendante financièrement. Travailler dans le vrai monde, c’est utile pour un acteur. Et femme de ménage, j’ai trouvé que j’étais heureuse à faire ça. Ça me permettait de faire des auditions. »

Le jeu intuitif

Olivia Colman : « Je ne veux pas être malpolie mais je trouve ça vachement difficile de parler de mon métier ! Parce que ma façon de travailler, je n’y pense pas trop. C’est intuitif. C’est quelque chose que je suis incapable d’intellectualiser. Certains de mes amis sont bien meilleurs que moi pour cet exercice, je me sens toujours très maladroite. »

De cette spontanéité, elle tire un certain ennui à discuter de ses rôle avant un tournage : « Les bons réalisateurs vous comprennent très rapidement, ils savent qui vous êtes. Dans certains cas, pour certains rôles, il faut des répétitions. C’est une bonne chose d’écouter, d’entendre les autres et ces réalisateurs veulent vous entendre. Beaucoup d’acteurs aiment discuter, parler du rôle. Moi, pas vraiment… Je veux que ça commence et qu’on me lance tout de suite. C’est comme ça que je trouve ma façon de faire. »

Olivia Colman aime la façon qu'a un bon réalisateur de pousser ses acteurs face à l'instantanéité de la caméra : « je crois que j’ai tout de suite aimé la caméra. J’ai tout de suite aimé que si vous commenciez à ressentir quelque chose, si c’était sincère, ça passerait. Que la caméra capterait ça. Et j’ai l’impression qu’à l’écran, ça rend les émotions limpides. Un bon réalisateur vous aide à tout sortir, à donner ce que vous avez à donner. »

Le refuge de la salle de cinéma

Pour l'actrice anglaise, « les cinémas sont tous des abris, des endroits protégés. C'est comme une famille. Les gens font ça, en vérité : si vous êtes mal, vous avez envie de trouver au cinéma quelque chose de joyeux, une comédie. Et si jamais il pleut, vous allez vous protéger, rentrer dans un cinéma pour voir une séance du matin… Partager cette expérience dans le noir, c’est une forme d’abri, de protection. »

A la question de savoir si elle croit encore en la salle de cinéma face au pouvoir des plateformes, Olivia Colman répond : « Je ne sais pas où on va avec les plateformes. J’aime énormément le fait de voir un film sur un très grand écran et c’est de cette façon là que les réalisateurs veulent que leur film soit découvert. J’aime ressentir qu’il y a des anonymes, et j’aime les entendre respirer ou rire. Je me rends compte que je partage les mêmes émotions. J’aime cet événement qui existe : on sort de chez soi, on va se prendre des confiseries et on va choisir son propre fauteuil. J’aime ça et c’est triste que ça parte. Les cinémas doivent fabriquer des évènements pour faire sortir les gens de chez eux. Franchement, je ne vais pas mentir : c’est pas trop mal non plus d’être sur son sofa et de regarder un film, tranquille ! mais rien ne ressemble au partage de la salle de cinéma. »

🎧 Écoutez l'émission dans son intégralité…

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GAZ COOMBES – Don't say it's over

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