En 1992, ce biopic faisait revivre à l’écran le plus célèbre vagabond de Hollywood. Un film hommage qui révéla une star en devenir : Robert Downey Jr.
Comme servi que par soi-même, publié, en 1964, treize ans avant sa disparition, ses mémoires : Histoire de ma vie. Une autobiographie dans laquelle l’artiste évoquait son destin fabuleux, de ses débuts dans la misère, à Londres, au firmament d’Hollywood, sans omettre ses échecs, les scandales et les combats qui ont jalonné sa carrière, riche de 82 films, dont plusieurs figurent au panthéon du 7e art. Quinze ans après la mort de Chaplin, Richard Attenborough, à qui l’on doit le mémorable Gandhi (1982), porte à l’écran la vie de ce monstre sacré du cinéma, après avoir obtenu l’accord de sa veuve, Oona, qui lui a ouvert les archives de son mari. Leur fille aînée, Geraldine (l’inoubliable Tonya du Docteur Jivago), se souvient : « Maman a accepté parce que c’était un réalisateur anglais, comme papa, et qu’il venait du music-hall, comme lui, et qu’il était en plus un grand fan de Charlot ! »
INSPIRÉ DE SES MÉMOIRES
Pour sir Richard, ce biopic est aussi un touchant retour aux sources. À 11 ans, son père l’emmena voir La Ruée vers l’or. Un choc artistique doublé d’une révélation : « Je n’en croyais pas mes yeux. Un homme pouvait, en même temps, vous faire rire et pleurer. À partir de là, il fut mon idole. C’est alors que je décidai d’être acteur. » Avec lui, les mémoires de l’artiste sont entre de bonnes mains. C’est d’ailleurs autour de l’écriture du manuscrit qu’il construit son film. Au soir de sa vie, dans sa maison de Vevey, en Suisse, Chaplin s’entretient avec son éditeur (joué par Anthony Hopkins), avec lequel il repasse le film de son existence, depuis ce jour où, à 5 ans, dans un cabaret miteux de Londres, il monte sur scène pour remplacer sa mère, victime d’un malaise. Un triomphe fondateur pour le kid.
Pour incarner l’artiste, le cinéaste refuse les stars que lui conseillent les producteurs et choisit un acteur de 27 ans, méconnu du grand public : Robert Downey Jr. Signe du destin, Robert a aussi débuté à 5 ans, dans Pound (1970), une fiction réalisée par son père. Contrairement au film, qui essuya quelques sévères critiques, l’acteur, lui, fait l’unanimité, il n’est jamais écrasé par son prestigieux modèle, et sera nommé à l’Oscar, qu’il se fera chiper par Al Pacino ! « Qu’importe. Même si je ne reçois pas un Oscar pour un rôle précis, l’Académie finira bien un jour par m’en donner un, quand je serai vieux, pour l’ensemble de ma carrière ! » C’est ce qui arriva à Chaplin, en 1972, deux décennies après avoir été poussé à l’exil par Hoover, le patron du FBI, qui avait fait de la star sa bête noire.
AVEC GERALDINE CHAPLIN
Pour jouer Hannah, la mère de Chaplin, Attenborough offre le rôle à… Geraldine, la fille de Chaplin ! « J’ai pensé qu’à partir du moment où le scénario respectait la vie et les combats de mon père, je pouvais lui rendre hommage en participant à ce film. » On imagine l’émotion d’une telle partition. « Je suis émue et heureuse d’avoir incarné cette grand-mère inconnue. Cela m’a permis, qui plus est, de devenir la mère de mon père à l’écran ! », confiait-elle à Télé 7 Jours en 1992. Le plus bouleversant ? Lorsqu’elle a vu, pour la première fois, Robert Downey Jr. débouler sur le plateau en vagabond, avec sa canne et son chapeau melon : « J’ai vraiment cru voir la réincarnation de mon père. »
Chaplin, dimanche 29 octobre à 21h00 sur Arte
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Divertissement
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