Julie Brochu, ancienne animatrice et ex-productrice de Sébastien Cauet, raconte dans Libération comment ses années de travail auprès de la figure de NRJ ont nui à sa santé.
L'animateur Sébastien Cauet, déjà visé par quatre plaintes pour viols et agressions sexuelles, est une nouvelle fois dans la tourmente. Alors que plusieurs femmes accusent l'animateur d'avoir abusé d'elles ou d'avoir eu des gestes déplacés en usant de sa notoriété et de sa position dominante, de nouveaux témoignages dévoilés par une enquête du journal Libération, publiée ce vendredi 22 décembre, dénoncent l'environnement de travail toxique de ses émissions.
Julie Brochu, ex-productrice et coanimatrice de Cauet, est ainsi revenue dans les colonnes de Libération sur ses accusations de harcèlement moral qui ont causé "une dégradation de ses conditions de travail" et "une altération de sa santé".
Julie Brochu, qui a travaillé près de vingt ans avec Cauet, dénonce plus précisément des "propos et attitudes déplacées de sa hiérarchie", "une dégradation de ses conditions de travail" et "une altération de sa santé". Des accusations confirmées par son avocate Isabelle Wekstein, pour qui les pratiques de BeAware, la société de Cauet, sont "inacceptables et souvent contraires au droit du travail".
Harcèlement moral non reconnu
Me Wekstein pointe de son côté "la pression exercée sur la salariée par le biais d’avertissements répétés et injustifiés comme pendant les arrêts maladie ou après la saisine du conseil des prud’hommes" et "une forme de mise en danger des salariés" avec "l’obligation de participer à des défis dégradants, humiliants et dangereux pour la santé à l’antenne".
Julie Brochu se souvient également de l'obligation de participer à ces défis "malgré son désaccord et sa réticence" et d'avoir reçu "d’énormes claques sur l’arrière de la tête", d'avoir dû "supporter le poids de trois hommes sur son dos lors d’une pyramide humaine, mordre dans une chaussette sale et odorante ou avaler une douzaine de comprimés laxatifs".
En novembre 2017, Julie Brochu décide finalement d'arrêter sa collaboration avec Cauet et saisit la justice. Elle se met alors en arrêt maladie. "Mon médecin m’a dit de ne surtout pas remettre les pieds à la radio, sinon je risquais de partir en dépression", raconte-t-elle à Libération. En début d'année 2018, elle est licenciée "en raison de [son] inaptitude médicalement constatée et de l’impossibilité́ de [la] reclasser".
Au terme d'une longue procédure, la dégradation de son état de santé à cause de son travail auprès de Cauet est attestée en 2022 et la société BeAware Radio est condamnée pour licenciement "dépourvu de cause réelle et sérieuse". Le harcèlement moral, faute de preuves, n'est pas reconnu lors du procès. Contacté à ce sujet par Libération, l'avocat de Sébastien Cauet répond que "l’immense majorité des demandes de la requérante ont été rejetées, et toutes celles qui pouvaient concerner de près ou de loin, directement ou indirectement, Sébastien Cauet".
"J'avais peur d'être virée"
Libération cite également le témoignage de plusieurs collaborateurs, actuels ou passés, de son émission. Parmi eux, l'animatrice Enora Malagré. Elle raconte notamment à Libération avoir accepté "à contrecœur" de participer au segment "Enora teste ton mec", où elle devait séduire au téléphone des hommes en couple: "Je me souviens très bien lui avoir dit que je ne voulais pas le faire, plusieurs fois. Mais c’était mon patron, j’étais jeune, j’avais peur d’être virée."
L'animateur Sébastien Cauet, figure de NRJ, a été visé par quatre plaintes pour viols et agressions sexuelles. Il "conteste toutes les accusations", ont indiqué fin novembre ses avocats. "J’ai un comportement exemplaire avec les gens avec qui je travaille", avait assuré l'animateur le 10 décembre dernier sur BFMTV, avant d'ajouter qu'il n'avait jamais "eu un problème en vingt ans d’entreprise".
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