Avant de connaître son nom, vous aviez sûrement déjà croisé le visage rond et les yeux doux de celle qui interprète Sam Berger, la communicante HPI et très angoissée de La Fièvre. La première fois, c’était en 2000, dans le film Saint-Cyr, sous la direction de Patricia Mazuy. Partie pour faire de la figuration, la gamine était revenue du casting avec un rôle principal.
Une vingtaine d’années et une kyrielle de courts-métrages plus tard, Nina Meurisse, entre-temps formée au Studio-théâtre d’Asnières (Hauts-de-Seine), réapparaît en grand dans Camille (2019), le film de Boris Lojkine dans lequel elle incarne la jeune photojournaliste Camille Lepage, tuée en République centrafricaine en 2014. Elle y révèle sa présence terrienne et son tempérament franc du collier, à l’opposé du stéréotype de la jeune actrice française un poil éthérée. Depuis, la jeune femme de 35 ans ne s’arrête plus.
C’est elle la colonne vertébrale de La Fièvre, une série incandescente, signée Canal+, sur les fractures identitaires et politiques de la société française. La comédienne s’est saisie sans trembler des kilomètres de dialogues qu’Eric Benzekri, qui fut le créateur de la série de Canal+ Baron noir, a écrits pour son personnage – un défi pour son tempérament de grosse bosseuse, qui a gardé de ses années en classe de musique le goût du déchiffrage et des répétitions.
« L’apprentissage du texte était primordial pour moi, car, quand Sam dit quelque chose, elle est déjà en train de penser à la phrase d’après, explique l’actrice dans un café, près de la gare du Nord, qui lui permet de relier Paris depuis la banlieue seine-et-marnaise, où elle s’est installée. J’adore ce travail de préparation, mais c’est dommage car on a de moins en moins le temps de le faire. »
Sens du collectif
Pour construire le rôle de Sam, Nina Meurisse a rencontré des professionnels de la communication de crise et découvert le travail « tout en immédiateté » des agences. Sur les conseils du réalisateur Ziad Doueiri, avec qui elle avait déjà travaillé sur la série Cœurs noirs, elle a revu The Social Network (2010), d’Aaron Sorkin, créateur d’A la Maison Blanche, dont l’art du walk and talk irrigue beaucoup le travail d’Eric Benzekri.
Afin d’éviter que l’on ne rapproche trop son personnage de la Carrie Mathison de Homeland, la comédienne est plutôt allée regarder du côté de Take Shelter (2011), le beau film fantastico-paranoïaque de Jeff Nichols. En revanche, elle avoue avoir lâché tout ce qui relève de la politique pure et dure. « Je viens d’une famille très engagée, très, très à gauche, où les discussions finissent en pugilat. J’ai toujours voté, j’ai toujours manifesté, mais, aujourd’hui, j’agis plutôt à mon niveau, je fais ma part. »
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