CINÉMA - The Son n’est en rien la suite de The Father, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Mais après l’immense succès de son premier film porté par Anthony Hopkins - qui lui a valu l’Oscar du meilleur acteur en 2021 - le réalisateur Florian Zeller n’avait qu’une envie : travailler à nouveau avec lui. Et c’est en partie pour cela qu’il a ajouté cette scène qui n’était pas dans la pièce de théâtre originale.
La scène en question ne dure que quelques minutes au milieu des 2h03 du long-métrage, au cinéma ce mercredi 1er mars, et pourtant elle est centrale. Pour ce qu’elle apporte au scénario, mais aussi pour le jeu de Hugh Jackman et Anthony Hopkins dans un face-à-face tout en tension. « J’ai voulu écrire cette scène-là en partie parce que je voulais retrouver Anthony Hopkins. Mais aussi parce que je savais que j’avais envie de creuser cette piste du trauma transgénérationnel », nous confie le cinéaste français dans une interview vidéo à voir en tête de cet article.
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The Son c’est l’histoire d’une famille décomposée : un adolescent de 17 ans (Zen McGrath) qui traverse une dépression, une mère (Laura Dern) qui a l’impression d’avoir « tout raté » lorsque son fils demande à aller vivre chez son père, et ce père (Hugh Jackman) divorcé et remarié, complètement démuni face à cet enfant qu’il ne comprend plus. Sauf qu’au moment de cette scène clé, notre perspective de spectateur change complètement et le personnage du père... devient « le fils ».
« Ça s’appelle The Son et pourtant on suit essentiellement la trajectoire de ce père », raconte Florian Zeller, aussi à l’origine de la pièce de théâtre Le Fils jouée en 2018 à Paris, et qui a donc ajouté cette scène à son scénario. « Mais à un moment, à la faveur de cette scène, on comprend qu’il est aussi un fils, un fils en douleur qui ne fait que tenter d’être le père qu’il n’a pas eu ou un meilleur père que celui qu’il a eu ».
La « cruauté extraordinaire » d’Anthony Hopkins
Et après avoir vécu « une expérience forte, belle et émotionnelle » avec Anthony Hopkins sur le tournage de The Father en 2019, Florian Zeller n’a pas résisté à l’envie de le retrouver, dans un rôle complètement à l’opposé. Dans le premier film, thriller dramatique aussi sublime que troublant auréolé de deux Oscars, l’acteur de 85 ans incarnait un vieil homme atteint de démence sénile. Cette fois, le voici dans la peau d’un père détestable et tout-puissant qu’il joue avec « une cruauté extraordinaire ».
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« C’était savoureux de jouer ici avec l’inverse de ce qu’on avait fait dans The Father. Il est l’homme qui contrôle la situation d’une façon presque maléfique », dit le cinéaste de celui qu’il considère comme « le plus grand acteur du monde ».
Et quand bien même Anthony Hopkins n’est de loin pas le héros central de ce film - c’est Hugh Jackman, et il faut avouer qu’il se défend tout aussi bien lorsqu’il lâche les griffes de Wolverine - le Gallois n’a pas boudé sa joie lors du tournage dans un studio londonien. Il a même surpris toute l’équipe en arrivant sur le plateau à 5h du matin, bien avant l’heure à laquelle il était attendu.
« Il m’a dit qu’il s’était réveillé à 4h du matin et qu’il avait tellement envie de travailler, qu’il était venu tout de suite », se souvient Florian Zeller. « Malgré le fait que ce n’était pas le personnage principal de ce film-là, il y a eu tout autant de dialogues, de questions, d’e-mails, de partage. Peu importe le nombre de phrases qu’il a à dire, il est là pour servir quelque chose d’autre que lui-même. »
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