« C’était une maladresse et je le regrette. » Invité de Franceinfo, jeudi 4 avril, le président de la commission d’enquête sur la TNT, Quentin Bataillon (Renaissance), a été interrogé sur son passage dans l’émission « Touche pas à mon poste » (« TPMP ») sur C8 et sur ses propos à l’encontre de l’animateur Yann Barthès.
« J’ai émis une critique d’auditionné [sur Yann Barthès]. C’était compliqué de le faire là-bas, parce qu’on voit bien qu’il y a un conflit très fort entre les deux émissions. Ce n’était pas mon rôle de le faire là-bas, c’était une maladresse et je le regrette », a affirmé le député macroniste.
Mardi, sur le plateau de Cyril Hanouna, M. Bataillon avait égratigné M. Barthès, qui a, comme l’animateur de « TPMP », été entendu par la commission à la fin du mois de mars : « Je crois que c’est la première fois que je me suis énervé, il avait une attitude assez arrogante dès le début, il refusait de répondre à nos questions », avait-il décrit au sujet du présentateur de l’émission « Quotidien ».
« Je ne peux pas refuser certains plateaux »
Au sujet de son passage dans « TPMP », le député « assume », en revanche, sa venue. « Je me suis imposé une période de réserve, mais rien ne [m’y] m’obligeait. Ai-je vraiment des leçons d’impartialité à recevoir du rapporteur [le député Aurélien Saintoul, La France insoumise] ? », s’est interrogé M. Bataillon, alors que l’« insoumis » ne cache pas qu’il a dans le viseur le groupe Canal+, propriétaire de C8 et CNews et contrôlé par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré.
Aux yeux de l’élu de la Loire, « la commission d’enquête a deux temps importants » : celui des auditions, qui se sont arrêtées le 28 mars, et désormais celui de l’écriture du rapport par M. Saintoul. « Aujourd’hui, nous sommes dans le temps du rapport et des positionnements politiques », a fait valoir le député, qui pense devoir « parler à tous les publics ».
« Je suis anti-personne et pour personne, je ne peux pas refuser certains plateaux », a continué M. Bataillon, ajoutant que si Yann Barthès l’invite dans « Quotidien », il ira « avec grand plaisir ». La veille, le groupe TF1, propriétaire de TMC, s’était dit « surpris tant dans la forme que dans le fond par les déclarations » de M. Bataillon, alors même que le rapport de la commission « n’est pas encore rendu ». « Si je suis arrogant vous me dites », avait lancé Yann Barthès en ouvrant son émission, mercredi soir. S’appuyant sur un ancien tweet de M. Bataillon, qui y fustigeait « l’imposture de “TPMP” alliant démagogie et fausses informations », il a aussi ironisé sur la « constance » ou encore « l’indépendance » du député, à qui Cyril Hanouna a offert un tee-shirt la veille.
Il a également tenu à lui dire « qu’il a foutu en l’air une commission qui aurait pu apporter quelque chose au débat démocratique, qu’il a alimenté la machine à haine et pour un élu de la nation, c’est très grave ».
Alors que plusieurs députés ont demandé sa démission de la présidence de la commission et que la présidente de l’Assemblée nationale l’a appelé à la « retenue », M. Bataillon a exclu jeudi de quitter sa fonction. « Mon travail, je l’ai fait correctement », a-t-il lancé pour répondre aux accusations de partialité.
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